À la rencontre des gorilles dans les forêts tropicales reculées d’Afrique
Le parc national d’Odzala-Kokoua est un lieu magique. Être ici n’a rien à voir avec tout ce que j’ai pu vivre auparavant, ce qui rend l’expérience difficile à décrire. C’est un endroit brut et authentique, mais aussi empreint de joie et de majesté, un mélange parfait pour une aventure inoubliable.
Faire partie des rares personnes au monde à voyager ici est un immense privilège. Il y a quelque chose de profondément humble dans le fait de découvrir un lieu que très peu d’êtres humains auront un jour l’opportunité de contempler.
J’ai vécu l’expérience « Odzala Discovery » de 7 nuits avec Kamba. Notre voyage a été ponctué de moments d’adrénaline, mais surtout empreint d’une profonde tranquillité et d’un sentiment de paix absolue. Il règne ici une authenticité rare, difficile à retrouver ailleurs.

Tous les voyages commencent et se terminent à Brazzaville. Depuis la capitale, un vol d’1h45 vous emmène jusqu’à Odzala, où vous atterrissez en plein cœur de la forêt tropicale, prêt à débuter l’aventure sans attendre.
Notre première étape fut le Ngaga Camp, niché dans une forêt à canopée ouverte, surplombant un sous-bois dense et verdoyant de Marantacées. La vue y est spectaculaire, et l’on se sent immédiatement plongé au cœur de la nature.
Depuis Ngaga, nous avons effectué deux treks à la rencontre des gorilles des plaines de l’Ouest. Seuls quatre visiteurs sont autorisés par groupe, ce qui rend l’expérience très intime et personnelle.
Grâce à un pistage impressionnant dans des conditions parfois difficiles lors de notre première journée, nous avons trouvé la famille Jupiter en train de se nourrir de fruits riches en sucre, perchée en haut d’un arbre. Ce fut un moment saisissant d’observer le dos argenté Jupiter qui doit bien peser plus de 150 kg descendre de l’arbre avec agilité, puis disparaître aussitôt dans la forêt, comme s’il n’avait été qu’un mirage.

Le lendemain, notre mission était de retrouver la famille Neptuno. Ils se nourrissaient au sol. En nous enfonçant dans le dense sous-bois de Marantacées, guidés par les bruits des gorilles qui se régalaient tout autour de nous, j’ai soudain entendu un craquement de branche derrière moi. En me retournant, j’ai croisé le regard de Neptuno, à environ 30 mètres derrière nous.
J’ai brièvement savouré ce moment personnel mais fugace de connexion avec l’imposant dos argenté, puis j’ai claqué des doigts pour avertir le pisteur. Il nous a conduits dans une clairière afin de laisser suffisamment d’espace à Neptuno pour rejoindre sa famille. Je m’attendais à ce qu’il passe tranquillement à côté de nous, mais il nous a offert un spectacle puissant et chargé d’adrénaline en fonçant à nos côtés tout en émettant de forts vocalises. Vous pouvez visionner une vidéo de cette démonstration ici.
Après cette rencontre palpitante, nous avons poursuivi notre chemin pour retrouver les autres membres de sa famille, qui se régalaient de termites et étaient plus faciles à observer que ceux cachés derrière les immenses feuilles de Marantacées.
Pendant notre séjour en forêt, et particulièrement au camp, nous avons observé de nombreuses espèces d’oiseaux et de singes que je n’avais jamais vues auparavant. Presque chaque oiseau rencontré était une découverte pour moi, notamment le canard de Hartlaub, le guêpier noir, le martin-pêcheur chocolat, le grand touraco bleu et le calao à cuisses blanches !

Notre étape suivante, le camp Lango Baï, offrait une expérience totalement différente de celle de Ngaga. Ici, nous faisions des balades deux fois par jour, principalement dans l’eau. L’expérience varie selon la saison et le niveau des eaux, mais vos pieds sont immergés dans l’eau (ou la boue) au moins la moitié du temps, donc des chaussures adaptées sont indispensables !
Le milieu autour de Lango est exceptionnellement varié, allant de la savane à la forêt sèche, en passant par la forêt inondée saisonnièrement et les marécages.
Un baï est une clairière naturelle en forêt, dont le nom provient du mot BaAka local signifiant « ouverture dans la forêt ». Ces clairières possèdent souvent des sols riches en minéraux et des sources d’eau peu profondes, attirant une grande variété de faune, notamment d’énormes mammifères comme les éléphants de forêt et les buffles.
Marcher dans l’écosystème du baï est, pour moi, le cœur de l’expérience Odzala. C’est un voyage calme, presque introspectif, mais chargé d’une vigilance constante, car vous évoluez au milieu des animaux sauvages. Nos guides étaient exceptionnels, lisant la forêt comme un livre et repérant des signes subtils : l’odeur d’un animal, la courbe d’une empreinte dans la boue, un bruissement dans les feuilles, ou une plante qui raconte une histoire.

Nous avons conclu notre séjour par deux nuits au camp Mboko, où nous avons profité de nouvelles balades en forêt et dans le baï, ainsi que de sorties en bateau sur la rivière. Tout au long de notre voyage, nous avons dégusté des repas délicieux et frais, préparés par les chefs du camp. Le personnel incroyable de Kamba a été un véritable point fort pour moi. Leur chaleur, leur attention et leur bienveillance ont énormément contribué à rendre l’expérience unique, nous faisant sentir accueillis et pris en charge à chaque instant. La gentillesse et la douceur des habitants de la République du Congo m’ont profondément marqué, et plus que tout, ce sont les personnes que je n’oublierai jamais.
La conservation est au cœur de l’histoire d’Odzala, et c’est l’une des raisons les plus puissantes de voyager ici. Visiter ce lieu reculé et sauvage soutient directement le travail vital de Kamba et du SPAC dans la protection de la faune, l’autonomisation des communautés locales et l’avancement de la recherche sur la forêt tropicale.

Pour ceux qui acceptent d’affronter un peu d’inconfort (chaleur, insectes et certaines longues journées de voyage), ce périple peut véritablement changer une vie. C’est une opportunité rare de découvrir l’une des grandes étendues sauvages d’Afrique comme peu auront la chance de le faire.
N’hésitez pas à me contacter pour en savoir plus ou pour commencer à planifier votre voyage. Vous pouvez également envoyer un email à info@leopard.voyage pour recevoir un itinéraire personnalisable similaire au mien.
Bon voyage,
Diana
P.S. : Ne confondez pas la République du Congo (où se trouve le parc national d’Odzala-Kokoua) avec la République démocratique du Congo (RDC). La République du Congo compte environ 6 millions d’habitants, tandis que la RDC en compte plus de 100 millions. Cette différence de population importante crée des dynamiques très différentes : la République du Congo est plus sûre et stable, avec moins de pression sur les infrastructures et les services.
P.P.S. Pour en savoir plus sur les différences entre les treks aux gorilles au Rwanda, en Ouganda et en République du Congo, regardez la courte vidéo ci-dessous.